Travailler en couple : témoignages d'artisans
Lydie et Sébastien Chapeau - Coiffeurs en équilibre
Elle est titulaire d’un CAP coiffure et d’une mention complémentaire et exerce depuis 17 ans dans un salon à Périgueux (Dordogne). Lui a un brevet professionnel et est manager d’un salon Franck Provost. Lorsque, en 2017, l’occasion se présente de reprendre le salon où elle travaille, ils la saisissent aux cheveux.
« C’était le bon choix à faire si nous voulions évoluer », affirme Lydie Chapeau. « Nous n’avions aucune appréhension quant au fait de travailler en couple », ajoute son époux, Sébastien.
Grâce à un service léché – « Nous passons du temps en amont avec la clientèle et fonctionnons sur devis » –, le salon Artistyk séduit.
Comme de vrais partenaires en affaires, les époux, associés à parts égales, apportent chacun leur expertise, leurs compétences et leur savoir-faire.
« Si nous coiffons tous les deux, Lydie est plus à l’aise dans l’artistique et le community management (animation des réseaux sociaux) et moi dans la gestion administrative et financière. »
En trois ans, le couple a su trouver un véritable équilibre entre vie professionnelle et personnelle.
« Notre fils de 16 ans est attiré par l’artisanat. C’est bien la preuve que notre famille ne pâtit pas de notre décision. »
Lydie et Sébastien vivent ainsi pleinement cette « très belle aventure ». Mieux, ils espèrent qu’elle gagne en intensité. « Nous avons aujourd’hui une employée et une junior. Pourquoi ne pas imaginer plus de salariés, et d’autres salons ? », concluent-ils.
Adeline et Thomas Bouleau - De la suite dans les projets
Après 15 ans dans l’hôtellerie-restauration, Adeline Bouleau choisit… la voie de garage. En juin 2018, elle et son époux Thomas ouvrent le garage poids lourds BTM à Laval (Mayenne).
Si Monsieur, ancien mécanicien PL, a de solides bagages, Madame a tout à apprendre, mais ne manque ni d’enthousiasme ni d’énergie.
« J’ai suivi une formation à l’utilisation du chronotachygraphe numérique, l’appareil enregistreur de vitesse et de temps d’activités dans les véhicules de transport. »
La jeune femme est d’ailleurs l’une des seules en France formée à cette pratique. « J’aime découvrir de nouvelles choses », assure-t-elle.
C’est cette appétence pour la nouveauté qui motive le couple à créer son entreprise et à travailler ensemble.
« Nous nous connaissons depuis 15 ans. Nous avons déjà la maison, le mariage, les enfants. Il nous fallait un nouveau challenge ! »
Adeline ne cache pas pour autant les craintes qu’elle a pu ressentir : « N’allait-on pas mettre notre couple en péril en devenant collègues ? ». A priori, non : moins d’un an après l’ouverture de leur garage, dont ils ont choisi d’être salariés, les deux époux ont trouvé leur rythme de croisière.
Lui gère la partie mécanique, les commandes et les factures afférentes, elle la partie chronotachygraphe. La journée terminée, chacun s’efforce de laisser le travail au travail.
Une décision facilitée par le sas entreprise-domicile (20 minutes de route) et… les enfants.
« Nos filles de 4 et 6 ans savent nous dire stop quand ça dérape », termine Adeline en riant.
Frédérique et Eric Charton - Les deux font la paire
L’amour se prend parfois au jeu. La preuve : Frédérique et Éric Charton se rencontrent autour d’une table de flipper. Une anecdote croustillante pour ces deux fous de jeux « de café » (billards, bornes d’arcade, baby-foot, fléchettes…).
Aujourd’hui, le couple, marié, a trois enfants : deux fils… et une entreprise, GPO ou Game Parts Online, créée il y a sept ans à Givry-en-Argonne (Marne).
Une aventure à deux, où chacun exprime ses talents et ses compétences. « Nous rénovons, fabriquons, louons et vendons toutes sortes de machines que l’on trouvait auparavant dans les bars », explique Éric.
« Je m’occupe de la partie électronique et mécanique, Frédérique assure le côté administratif et artistique. Nos compétences sont complémentaires. Nous apprenons l’un de l’autre et sur le travail. »
Le tandem fonctionne si bien que le chiffre d’affaires de GPO augmente chaque année et que l’entreprise emploie une personne en intérim. Pas question toutefois pour le couple d’y sacrifier son intimité.
« Il faut prendre du temps pour soi, pour sa famille, sans penser au travail. C’est bien aussi de faire des choses seul, comme Frédérique et moi passons beaucoup de temps ensemble. »
Cogérants de GPO, les deux époux sont sur un pied d’égalité et disposent des mêmes pouvoirs et prérogatives. L’entente est donc primordiale.
« Ce n’est pas un problème, nous finissons toujours par tomber d’accord, sourit Éric. Et nous sommes en phase sur l’essentiel : la pérennisation et le développement de notre entreprise ! »
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