Étude

Baromètre Fiducial : les TPE face à l'incertitude économique

Le 22/10/2024
par Samira Hamiche
Inflation, tensions sociales et ralentissement de l’activité figurent parmi les principales préoccupations des chefs d'entreprises. Ces derniers attendent des mesures fortes pour soutenir le pouvoir d'achat et alléger leur fiscalité.
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Publiée ce mardi 22 octobre, la 77e édition du baromètre Fiducial met en lumière les préoccupations croissantes des entrepreneurs face à un contexte économique et politique instable. Dans le cadre de cette étude réalisée par l’IFOP, quelque 1.000 dirigeants de TPE ont été interrogés entre septembre et octobre 2024.

Une confiance mitigée vis-à-vis de Michel Barnier

Selon l'étude, Près de 6 dirigeants de TPE sur 10 (57%) se disent satisfaits de la nomination de Michel Barnier à Matignon, en le décrivant comme "compétent" et "ouvert au dialogue".

Cet optimisme reste néanmoins modéré... Les chefs d'entreprise restent ainsi prudents quant à la capacité du Premier ministre à réformer le pays et à rassembler les Français. Quelque 54% des patrons de TPE l'estiment capable de mener à bien des réformes profondes, un taux bien en deçà de l’attente générale.

Pessimisme face à l'avenir

Près de 8 dirigeants de TPE sur 10 (77%) font part d'un pessimisme grandissant concernant l’avenir économique. Ce chiffre n'avait pas été aussi élevé depuis 2016.

Face aux inquiétudes, 44% des patrons anticipent un ralentissement de leur activité dans les mois à venir. L'augmentation des prix et la résurgence des tensions sociales sont également des craintes majeures, citées par 33% des sondés. Ces préoccupations témoignent d’un contexte économique fragilisé, où l’incertitude règne sur plusieurs fronts, tant au niveau politique qu'économique.

Des attentes fortes vis-à-vis du gouvernement

Les TPE attendent des mesures concrètes pour soutenir leur activité et celle des ménages : 35 % des dirigeants jugent que la priorité du gouvernement doit être l'amélioration du pouvoir d'achat, suivie de près par la réduction de la dette française (25 %).

Sur le plan fiscal, les petits entrepreneurs plaident pour des allègements spécifiques, notamment une réduction des cotisations patronales (32 %) et des aides sociales, jugées nécessaires pour réduire le déficit public.

Une majorité des sondés (81%) estiment également qu'une baisse des impôts stimulerait l'activité économique et la consommation. En revanche, 71% des patrons préfèrent voir une réduction des aides de l’État, plutôt qu'une augmentation pour soutenir les secteurs en difficulté.

Des difficultés économiques qui perdurent

Bien que stable, la situation économique des TPE reste marquée par des difficultés financières. A l'automne 2024, 36% des dirigeants déclarent rencontrer des soucis financiers, un taux légèrement en baisse par rapport au trimestre précédent.

Toutefois, le pourcentage de ceux confrontés à de graves difficultés financières, pouvant mener à une cessation d’activité, a reculé de manière significative, passant de 50% à 43% en l’espace de trois mois.

Le recrutement au sein des TPE connaît aussi des variations notables : 15 % des entreprises ont dû supprimer des postes et 19% ont embauché ou prévoient d’embaucher, un chiffre en hausse de 10 points par rapport au deuxième trimestre 2024.

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