Le bois dans le sang
À la tête du Rabot des Bois à Montigny-le-Gannelon (28) depuis avril 2015, Léo Serreau est satisfait de son statut de chef d’entreprise même s’il confie moins bien dormir que lorsqu’il était étudiant. La reprise de la menuiserie-ébénisterie familiale, soutenue par ses parents, s’est déroulée dans d’excellentes conditions. En septembre 2013, il intègre l’entreprise en tant qu’ouvrier après un parcours atypique. Confronté à un manque de débouchés à l’issue d’études de paysagiste, le jeune homme cède au même chant des sirènes que ses aïeux et se lance dans une reconversion professionnelle : "Je dois avoir de la sciure dans le sang ou… des copeaux". Il faut dire que chez les Serreau, la passion du bois se transmet de père en fils depuis des générations. "Ma famille travaille dans les métiers du bois depuis le XVIe siècle. Mon père a créé le Rabot des Bois en 1997, après avoir passé vingt ans dans une autre affaire en tant qu’associé."
Passation en douceur
Après un brevet professionnel de menuiserie et un contrat de six mois chez un charpentier fabricant de murs à ossature bois, Léo Serreau rejoint l’entreprise familiale et commence par apprendre le métier au côté d’un ouvrier. "L’enseignement à l’école reste académique. J’ai appris sur le tas. Au fur et à mesure, j’ai pris des responsabilités, fait des relevés sur les chantiers, passé des commandes." Son père, Michel, a alors 63 ans et la retraite en tête. Il lui montre les ficelles du métier, l’accompagne jusqu’à la reprise et au-delà, pendant encore neuf mois. "Il me présentait aux clients. La passation a été plus compliquée avec certains. Satisfaits que l’entreprise reste Serreau, ils attendaient malgré tout l’avis de mon père. Nous nous rendions ensemble sur les chantiers et il allait dans le sens de mes propositions."
Nouveau showroom
Aujourd’hui, Michel Serreau se montre toujours disponible pour répondre aux questions techniques de son fils. Responsable administrative de l’entreprise depuis 2009, sa mère l’aide au quotidien. Pour faire évoluer le Rabot des Bois, le jeune repreneur de 25 ans suit des formations et se fie à son instinct. Depuis la reprise, il a renforcé la protection sociale, remis des machines aux normes, investi dans un camion et dans un système d’aspiration, acheté des masques pour préserver la santé de ses deux ouvriers. Pour développer sa clientèle, composée exclusivement de particuliers, l’artisan vient d’ouvrir une boutique dans le centre-ville d’une commune située à 3 km de son atelier. "Installé au cœur de la forêt, le Rabot des Bois manque de visibilité. Pour faire connaître notre activité et notre savoir-faire, nous avons aménagé un showroom de 30 m2."
www.lerabotdesbois.com | Facebook : Le Rabot des Bois
Identifier les aides disponibles
Pour développer son activité et sécuriser ses salariés, Léo Serreau n’a pas hésité à investir. Les conseils et l’accompagnement financier de divers organismes ont facilité cette étape décisive pour l’avenir de son entreprise. Quel que soit le projet, les chambres de métiers et de l’artisanat soutiennent les artisans dans leurs démarches. Le portail Internet de l’artisanat permet d’identifier les aides mobilisables et oriente les chefs d’entreprise, créateurs et repreneurs vers le répertoire de l’Institut Supérieur des Métiers.
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