Portrait

1083 : imagination sans borne

Le 24/01/2020

par Propos recueillis par Julie Clessienne

1083. Plus qu’un nom énigmatique, un état d’esprit pour l’entreprise drômoise éponyme, spécialisée dans la fabrication de jeans et baskets. 1083… km : la distance qui sépare en fait les 2 villes les plus éloignées de l’hexagone mais aussi, par extension, la distance maximum entre l’atelier de fabrication et le client (français du moins !). Une philosophie qui a conduit son dirigeant, Thomas Huriez, à l’Élysée, les 18 et 19 janvier.

En 2007, Thomas Huriez ouvrait une boutique de mode éthique à Romans. Suite à la fermeture de ses fournisseurs en 2013, il décide avec son frère Grégoire de créer 1083, une marque de jeans et chaussures éco-conçus et fabriqués en France.

L’objet exposé ? Un jean, notre produit-phare. Un produit bio, fabriqué en France et, surtout, « relocalisé ». Huit étapes sont nécessaires pour faire un jean. Notre entreprise a rendu possible la relocalisation de sept de ces étapes, toutes à moins de 1083 km de chez vous ! Nous nous sommes attelés récemment à la 8e étape - la culture du coton -, qui nous faisait encore défaut. Elle sera rendue possible grâce au recyclage de vieux jeans avec le projet Moncoton.

Ça fait quoi d’être exposé à l’Élysée ? Nous sommes d’abord très heureux et fiers d’avoir représenté la Drôme. Cela prouve aussi que notre marque a su se faire connaître et être associée au meilleur du savoir-faire français. Une reconnaissance pour toute notre équipe !

Être artisan aujourd’hui ? Chez 1083, il y a deux mots qu’on affectionne : « artisan » et « ouvrier ». L’un comprend le mot « art », l’autre le mot « œuvre » et sont de ce fait, pour nous, intimement liés. On oppose trop souvent artisanat et industrie. On ne se sent pas proches de ceux qui ont une vision de l’industrie avec des « opérateurs ». Nous, nous voulons réhabiliter le terme d’ouvrier, qui renvoie à un savoir-faire, qui impose le respect, et qui est donc proche d’une pratique artisanale. L’artisanat revient d’ailleurs à la mode depuis une dizaine d’années.

On sent un engouement du public pour les produits dont ils peuvent connaître l’origine, la composition, qu’ils peuvent voir, sentir, toucher…

Vos projets en 2020 ? Avec 150 emplois créés, dont 70 en direct, depuis le lancement de la marque, en 2013, il va nous falloir désormais consolider nos ateliers de tissage et de filature (avec la reprise d’une usine dans les Vosges il y a un an et demi). Nous allons aussi nous concentrer sur l’économie circulaire : en intégrant à notre méthodologie le recyclage de vieux jeans, nous pouvons en fabriquer de nouveaux qui eux aussi seront recyclables… Nous prévoyons également l’ouverture d’un atelier visible du public dans notre boutique parisienne. Enfin, à l’étroit dans nos locaux à Romans, nous allons travailler sur la réhabilitation de l’ancienne usine du chausseur Charles Jourdan (6 000 m2), toute proche. Une année bien chargée !

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