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Réchauffement climatique : un défi pour les TPE

Le 04/11/2015
par Sophie de Courtivron
A quelques semaines de l'ouverture de la COP21, l'APCMA a organisé en septembre un colloque européen dédié à l'environnement. L'occasion de rappeler l'importance, pour les TPE, d'engager à leur échelle une démarche de transition énergétique.
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Pour Brice Lalonde, conseiller spécial pour le développement durable à l’ONU, le mot d'ordre est clair : "il faut aboutir à un accord à Paris!" Organisée en décembre dans la capitale, la COP21 doit en effet aboutir à un accord universel (193 pays) juridiquement contraignant sur le climat, afin de maintenir le réchauffement climatique en-dessous de 2°C.

En amont, la France s'est dotée le 17 août 2015 d’une loi de transition énergétique pour la croissance verte, qui ambitionne de faire de la France "un pays exemplaire en matière de réduction de ses émissions de gaz à effet de serre, de diversification de son modèle énergétique et de montée en puissance des énergies renouvelables".

Objectifs 2030 de la loi de transition énergétique :
-40% d'émissions de gaz à effet de serre
-30% de consommation d'énergies fossiles
1/3 d'énergies renouvelables

Dans un tel contexte, les entreprises artisanales ont tout intérêt à faire valoir leurs atouts. "Il est de notre responsabilité de montrer que les petites entreprises apportent des réponses opérationnelles et probantes aux défis du changement climatique", insiste Alain Griset, président de l’Assemblée permanente des chambres de métiers et de l’artisanat (APCMA).

Opportunités

En effet, la lutte contre le défi climatique constitue une opportunité de créations d’emplois et d’activité, d’invention de nouveaux modes de production et de consommation… Dans le secteur de l’artisanat, les exemples ne manquent pas. L’entreprise Labat Assainissement Vidange transforme ainsi les déchets en énergie. L’entreprise Carbonex (Aube), qui produit du charbon de bois végétal, a quant à elle développé un process unique après 9 ans de recherche et développement et un investissement de 24 M€. "Avant, il fallait 5 à 6 kg de bois pour faire 1 kg de charbon, maintenant il en faut 2,5, explique Philippe Soler-My, son directeur financier. De plus, grâce à notre innovation, nous produisons de l’électricité et de la chaleur." Un cercle vertueux !

Cependant, il semble difficile pour les petites d’entreprises d’obtenir des informations sur l’accès aux financements. Xavier Labat s’est ainsi appuyé sur sa CMA pour bénéficier de subventions régionales, nationales et européennes. La députée européenne Michèle Rivasi a quant à elle créé l’association Clesra (Club Europe sud/Rhône-Alpes), qui a pour but d’informer et d’orienter les acteurs de son territoire en matière de financements européens."Nous organisons des réunions avec les personnes idoines pour chaque programme : le Feder(1) (20 % des fonds ciblent les énergies renouvelables), le FSE(2), le Feader(3). Les banques sont là aussi, et s’engagent".

Favoriser les circuits courts

"Il faut la mobilisation de tous les acteurs, et vous êtes particulièrement attendus", souligne Fabrice Boissier, directeur général délégué de l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie), aux côtés des artisans sur le terrain. Il pointe quelques axes de travail, comme l’identification de leviers sur lesquels agir pour réduire les émissions, et l’innovation, soutenue par des appels à projets plus spécifiques pour les PME. Il rappelle le rôle essentiel de relai des CMA. Sur le plan technique, il prône l’économie circulaire. "Cycles courts, économie de proximité, vous êtes les mieux placés", insiste-t-il.

Et la tâche des TPME artisanales ne s’arrête pas là : il faut les "concevoir comme prescriptrices auprès des consommateurs", pointe Jacques Ravaillault, directeur exécutif de l’action territoriale à l’Ademe. Le bâtiment, très mobilisé, est en première ligne ; "changement climatique rime avec rénovation énergétique", rappelle Patrick Liébus, président de la Confédération européenne des artisans et PME de la construction (EBC).

Mais pour ne pas subir, pour se transformer en prescripteurs, être intégrés aux débats réglementaires, il faut que les artisans haussent le ton. "Les TPME doivent faire du lobbying au niveau des commissions", lance Michèle Rivasi. " Faites vous entendre d’avantage, avant les négociations !", surenchérit Brice Lalonde. C’est dans ce but que l’APCMA compte aboutir à une plateforme de propositions permettant aux TPME d’appréhender positivement les enjeux climatiques, en saisissant les opportunités de croissante verte qui s’offrent à elles ; des propositions destinées à animer "l’Agenda des solutions" promu par le gouvernement français.

(1) Fonds européen de développement régional. (2) Fonds social européen. (3) Fonds européen agricole pour le développement rural

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