Métiers

Les problématiques rencontrées par les artisans céramistes

Le 04/10/2022
par Isabelle Flayeux
Le monde de la céramique regroupe des ateliers travaillant différentes matières premières à l’aide de techniques variées. Si depuis des années les ateliers de céramistes se fédèrent pour exister, ils sont actuellement confrontés à plusieurs problématiques.
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La céramique est un métier de création par la matière à partir d’un «savoir-faire et de techniques spécifiques longues et complexes à maîtriser », présente Aude Tahon, présidente d’Ateliers d’Art de France

Selon la définition de l’Institut national des métiers d’art : « Avec la terre cuite, la faïence, le grès ou la porcelaine, le céramiste transforme la pâte molle et crue en objet dur et inaltérable. Il prépare les terres et les travaille par mode- lage, tournage ou moulage. »

Ce métier réunit plusieurs spécialités acquises en fonction des besoins, soit par des formations, soit auprès de pairs.

« Le tournage est une des techniques de base. Les professionnels élargissent leur palette et diversifient leur collection avec des apprentissages complémentaires », précise Aude Tahon.

Les céramistes, comme tous les métiers d’art, sont actuellement confrontés à des problèmes d’approvisionnement de matières premières, de hausse des coûts de l’énergie et des transports.

La loi Avenir professionnel fait aussi partie de leurs préoccupations :

« Nous avons lancé une pétition car France compétences rejette des demandes de certification de centres de formation alors que l’offre est déjà réduite et que ces formations sont vitales pour assurer la pérennité et la transmission de nos métiers », indique Aude Tahon.

Une autre difficulté actuelle concerne les projets européens de révision réglementaire, notamment la réglementation liée aux matériaux en contact avec des denrées alimentaires.

« S’appliquant aux productions d’art de la table, ce projet concerne les céramistes comme les tourneurs sur bois, les émailleurs, les verriers. Nous veillons, avec l’appui d’un juriste, aux conséquences sur les ateliers d’art et proposons des formations pour y faire face. »

Nombre de ces réglementations sont pensées pour des productions en série, sans tenir compte de la réalité des ateliers d’art qui conçoivent des créations de pièces uniques ou en petites séries, et sans les moyens dont sont dotées les filières industrielles.

Ainsi, l’obligation de réaliser des tests sur les pièces fabriquées aboutit à leur destruction, ce qui est en complète contradiction avec la création de pièces uniques.

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