"Je crois davantage à la démarche qu’à la marque"
Qu’est-ce qu’une marque de territoire ?
Il y a des marques de région, de ville et métropole, de destination touristique, etc. Une marque de territoire est une marque partagée : une collectivité travaille à la définir avec les chambres consulaires, les acteurs publics et privés… Au lieu de communiquer de façon atomisée, les acteurs s’organisent : une image est donnée au territoire et on fait en sorte que tous la défendent, sur le fond et sur la forme (via un marqueur graphique). L’histoire que l’on raconte doit faire sens dans différents domaines. La Bretagne communique ainsi sur un territoire « qui crée du lien et donne de la force » : le tourisme y est revigorant, les créateurs d’entreprise qui s’y installent bénéficient de la solidarité des autres entrepreneurs, etc.
Quel est l’intérêt pour un artisan d’être partenaire d’une marque ?
C’est intéressant sur un plan économique. Quand on rentre de Bretagne, on rapporte des produits locaux qui sont autant de souvenirs qui rappellent le territoire… Autre exemple, la marque des parcs naturels régionaux (Valeurs parc naturel régional) distingue les entreprises présentes dans ces zones et engagées dans des critères développement durable, puisque c’est leur positionnement : chambres d’hôtes, fabricants de produits alimentaires, entreprises d’éco-construction… Elles sont accompagnées dans la démarche, promues via des relations publiques et outils de communication, elles peuvent participer à des Salons, etc. Il y a un double mouvement derrière ces marques : je défends mon territoire contre l’ennemi et je suis intéressé pour gagner du terrain ; la marque devient aussi un label de qualité pour l’export.
Les marques de territoire sont-elles un effet de mode ?
Face à la mondialisation et à ses répercussions climatiques, chacun est conscient qu’il est important d’être acteur de son territoire. L’emploi local, le développement durable ou le mouvement locavore* rapprochent production et consommation. Si on parle de RSE** pour les entreprises, il y a aussi une responsabilité sociale individuelle : je suis ici et, si je veux permettre à mes enfants de vivre ici, je dois privilégier les emplois et produits locaux. Si je construis une maison, je m’attache donc à ce que la charpente soit faite avec du bois du coin. Il y a un effet de mode, mais c’est une tendance lourde.
Quel conseil pouvez-vous donner aux professionnels qui adhèrent à une marque ?
La marque toute puissante ne marche pas ; ce n’est pas coller un logo qui fera grand-chose ! Je crois ainsi davantage à la démarche qu’à la marque : participation à des réunions, échange d’expérience, développement de projets… C’est cette implication professionnelle et citoyenne vers ses pairs et collègues qui fera progresser l’entrepreneur.
* Consommation de nourriture produite autour de son domicile.
** Responsabilité sociétale des entreprises.
BIO
- 1977 : Diplômé de l’ESC de Rouen
- 1989 : Après une première vie professionnelle chez Publicis, co-fondation d’une agence conseil en marketing et communication
- 2000 : Spécialisation de l’agence dans les affaires publiques et le marketing territorial
- 2008 : Développement, en parallèle, d’activités de formation initiale (maître de conférences associé à l’université) et continue
- 2011 : Association avec Xavier Mercier ; l’agence devient MMAP (Marynower Mercier agence partenaire)
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