Plus de maths, français et histoire-géographie en lycée professionnel
Dans un contexte de baisse inédite du niveau général des écoliers français (cf. classement Pisa 2023), notamment en mathématiques et en français, le ministre de l'Education nationale, Gabriel Attal, a dévoilé ce 5 décembre les principales mesures de sa réforme de l'école, du collège et du lycée.
Cette mobilisation gouvernementale "pour un choc des savoirs" est le fruit d'une concertation avec les professionnels de l'éducation. Ainsi, durant deux mois, une mission composée d’experts et de professeurs a auditionné près d’une centaine d’acteurs éducatifs, scientifiques et syndicaux. Par ailleurs, plus de 230.000 professeurs ont en outre répondu à une consultation numérique.
"École, collège, lycée : mon souhait est bien de remettre de l’exigence à tous les étages. Avec la science et le bon sens comme boussole."
Gabriel Attal, ministre de l'Education nationale
Réattribuer l'autorité au corps enseignant
Parmi les grands axes du plan de bataille gouvernemental figure le recentrage de l'autorité professorale. Ainsi, dès le premier trimestre 2024, Gabriel Attal publiera un décret pour réattribuer (dès la primaire) le choix du redoublement à l'équipe pédagogique, "et non plus aux familles", qui peuvent à ce jour s'y opposer. L'équipe pédagogique aura alors deux choix : proposer un stage / tutorat de rattrapage pendant les vacances scolaires, ou proposer d'office un redoublement pour les élèves en grande difficulté.
"Ces stages constituent une réelle plus-value pour les élèves en difficulté", a souligné Gabriel Attal. En 2022, 40.000 professeurs volontaires les ont animés. "Leur rémunération sera désormais doublée dans le cadre du pacte enseignant, à 156 € pour 3 h", a-t-il précisé.
Le "correctif académique", qui facilite l'obtention du brevet et du baccalauréat, sera lui aussi supprimé dès l'an prochain. Seules les notes des enseignants détermineront alors l'obtention de ces diplômes.
Groupes de niveaux et diplômes plus exigeants
Afin de renforcer les enseignements en mathématiques et en français, les élèves de 6e et 5e seront répartis en trois groupes de niveaux dès septembre 2024. L'effectif des groupes d'élèves en difficulté sera limité à une "quinzaine" de jeunes, qui pourront changer de groupe en cours d'année. Le même modèle s’appliquera en 4e et 3e à partir de la rentrée 2025.
Avoir obtenu son brevet sera une condition sine qua non pour accéder au lycée. Les élèves les plus en difficulté qui n'obtiendront pas leur brevet pourront rejoindre une classe 'prépa-lycée' pour consolider leur niveau.
Par ailleurs, une nouvelle épreuve de mathématiques interviendra en fin de première dans les épreuves du baccalauréat, dès la session 2026.
"Aucun élève ne sera laissé sur le bord du chemin", promet Gabriel Attal.
Matières générales renforcées en lycée professionnel
Porté par Carole Grandjean, ministre déléguée chargée de l’Enseignement et de la Formation professionnels, le volet dédié aux lycées professionnels se veut tout aussi ambitieux.
Objectif : mettre les bouchées doubles dans les matières générales, car les tests de positionnement montrent qu’à l’entrée en seconde professionnelle, près de 2/3 des élèves en lycée professionnel présentent des fragilités en mathématiques et en français.
Dès la rentrée 2024, les enseignements généraux de mathématiques, de français et d’histoire-géographie seront renforcés. En seconde et en première, les lycéens professionnels étudieront les mathématiques et le français "en groupes à effectifs réduits".
En terminale, les élèves disposeront d’un volume horaire augmenté "substantiellement" dans les enseignements généraux, dès septembre 2024.
Des mentions pour les BP, CAP et mentions complémentaires
"Pour reconnaître la réussite de tous les diplômés, j’ai souhaité corriger une injustice en permettant aux jeunes qui décrochent un CAP, un brevet professionnel ou une mention complémentaire de se voir remettre un diplôme avec une mention", a annoncé Carole Grandjean.
"La valorisation des parcours passe aussi par des mesures comme celles-ci, soulignant leur engagement et leur excellence", a-t-elle poursuivi.
Cette mesure symbolique mais essentielle répond en effet à une demande de longue date des enseignants en lycée professionnel, qui souhaitaient voir les diplômes revalorisés dans les esprits...
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