Témoignage

Reprise d'une cordonnerie : François Chéroux a trouvé chaussure à son pied

Le 17/11/2023
par Marjolaine Biagi
Un an après la reprise d’une cordonnerie localement réputée à Limoges (Haute-Vienne), François Chéroux n’a pas déchaussé ! Son talent reconnu, la clientèle afflue. Retour sur une transmission d’entreprise réussie.
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Lui qui fut électricien est aujourd’hui un cordonnier bien établi. Preuve que tout est possible à qui s’en donne la peine.

"J’avais envie d’exercer un métier manuel, rembobine François Chéroux. Pôle emploi m’a proposé une formation dans le cuir." L’homme accroche. Il passe un CAP dans un centre de formation en cordonnerie, exerce un temps comme préparateur-monteur en maroquinerie.

Un stage chez un bottier lui ouvre les yeux – et le coeur. "J’ai eu un véritable coup de foudre pour la chaussure." 

Sur les conseils d’un ami, François rejoint la cordonnerie de Patrick Glaude, maître artisan renommé à Limoges.

"Le courant est passé immédiatement, tant humainement que dans l’appréhension du métier. Nous partageons le même amour des belles choses et du travail bien fait", François Chéroux 

Une relève préparée

Quoi de plus naturel, donc, que "l’ancien" laisse sa place au "jeune" ? "Il voulait partir à la retraite, je cherchais une entreprise à reprendre." L’affaire est faite en juin 2022.

"Patrick est resté quelque temps avec moi pour me conseiller, mais sans jamais interférer", apprécie François. Soulignant que "si la reprise a eu lieu, c’est parce qu’il prenait des stagiaires et des apprentis, ce qui n’est pas toujours le cas".

S’adapter sans trahir

Pour François, les clefs de la réussite sont la perpétuation des services et du savoir-faire et la modernisation de l’activité. Il propose les mêmes prestations que son prédécesseur – ressemelage, réparation d’articles en cuir, reproduction de clés… –, avec sa touche personnelle : un espace vente de céramique et de maroquinerie. A terme, son grand projet est de créer ses propres chaussures.

Quant aux clients, ils ont vite adopté le nouveau cordonnier. "Les gens ont constaté que le travail était le même, ils sont restés." Mieux, François a gagné une toute nouvelle clientèle, conséquence de la fermeture de l’autre cordonnerie du centre-ville. "Je ne compte pas mes heures", assure-t-il aujourd’hui.

Au point d’envisager de prendre un apprenti, voire de recruter. Pas avant, toutefois, la fin de sa deuxième année d’exercice. "Histoire d’avoir plus d’expérience et d’être sûr que l’affaire tourne rond."

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