Reprise d'entreprise

Thomas Pontacq, chocolatier : le succès sans héritage

Le 11/10/2024
par Samira Hamiche
De l’expérience, du relationnel et une grande dose de ténacité… telle a été la recette du chocolatier Thomas Pontacq pour se hisser à la tête de son propre établissement à La Rochelle, sans héritage familial ni grandes finances.
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Thomas Pontacq n’est pas “un héritier”, dans sa définition sociologique première. D’abord apprenti cuisinier, il se réoriente en chocolaterie après un stage. Initié par des MOF renommés (Philippe Urraca, Pierre Mirgalet, puis Fabrice Gilotte), il fait de la mobilité un credo et parfait ses compétences en France et en Suisse. Ces expériences renforcent son exigence et sa détermination à ouvrir son propre établissement.

Enthousiasme et imprévus

En 2019, Thomas saute le pas. “J’ai hésité entre création et reprise d’entreprise pendant plus d’un an ; j’avais commencé à prospecter pour une création au Pays basque.” Son attachement à la côte atlantique et une petite annonce l’ont finalement guidé vers La Rochelle, où les anciens gérants de Criollos cherchaient un repreneur. Le courant passe, la transaction se fait rapidement.

“Ils cherchaient un artisan, face aux nombreux dossiers de franchisés qu’ils recevaient. Ils m’ont fait confiance.”

Côté financement, c’est une autre paire de manches… “Le montant de la reprise s’élevait à 300.000€. J’avais à peine 10% d’apport.”

La banque, qui faisait confiance aux anciens gérants, n’accorde pas le même traitement à Thomas. Le jugeant trop jeune (32 ans) et peu familier de la gestion d’entreprise, elle refuse le prêt.

Une banque plus conciliante acceptera le dossier, étoffé par un comptable, pour un crédit sur sept ans. De quoi dormir sur ses deux oreilles ? C’était sans compter “un petit couac”… “J’ai acheté le fonds de commerce, et un mois après, il fallait racheter le stock d’emballages et de chocolats, ce que l’avocat ne m’avait pas précisé.”

Ayant mis toutes ses économies dans l’achat du fonds de commerce, Thomas se retrouve au pied du mur. Touchés, les anciens gérants arrêtent de produire pour lui laisser le moins de stock possible.

Une fois la reprise effective, ils restent actifs dans l’entreprise en tant que salariés jusqu’à la fin de l’année, pour adoucir le rush de Noël. Thomas rachète alors le stock restant grâce à un crédit sur deux ans.

La Covid comme catalyseur

Depuis, l’entreprise a bien grandi et s’est armée face aux imprévus. Malgré sa rudesse, l’épreuve de la Covid a été formatrice et a accéléré le développement de l’entreprise (+20% de CA chaque année, ouverture d’un deuxième laboratoire à Aytré).

“Il fallait trouver des solutions rapidement, donc on a tout enclenché : réseaux sociaux, site, e-boutique, Click & Collect…”, témoigne Julianne Coignard, la compagne et collaboratrice de Thomas.

"À Noël, c’est rassurant de savoir qu’il y a une personne à La Rochelle et une à Aytré. S’il y a le moindre besoin, on est tous les deux aptes à prendre une décision."

La communication a elle aussi formé un levier : Thomas mentionne notamment la promotion du Guide des Croqueurs de Chocolat. “Un véritable honneur, synonyme de reconnaissance exceptionnelle par ses pairs.”

Plus d’infos : criollos.fr

À deux, c’est mieux

Julianne Coignard a rejoint l’équipe fin 2022, pour prendre à bras-le-corps le développement, les ressources humaines et la communication. Thomas peut ainsi “se concentrer sur la création, les recettes,
ou encore le sourcing de matières premières”. Un travail en binôme qui facilite la consolidation de la jeune entreprise.

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