Une précarité financière grandissante chez les travailleurs indépendants et les dirigeants de TPE
Entre 2020 et 2021, les leviers de l’État pour soutenir les entreprises étaient principalement axés sur les outils de production et le maintien dans l’emploi des salariés. Dans le même temps, les entreprises se sont endettées avec la contraction d'un PGE (prêt garanti par l’État), ou par les différents aménagements sur le paiement des charges.
Aucune des aides proposées ne concernait le chef d’entreprise ou sa rémunération. Pourtant, il est également garant de la sauvegarde de son entreprise, au même titre que ses salariés.
Marc Sanchez, Secrétaire général du SDI déclare : « Le ministre de l’Économie Bruno Le Maire, à l’issue d’une réunion avec les organisations patronales relative au pouvoir d’achat, estimait que toutes les entreprises ne pouvaient être tenues aux mêmes obligations. De fait, à l’issue de deux années de crise sanitaire désormais prolongée en crise économique, notre enquête met à jour un phénomène grandissant quels que soient les secteurs d’activité, la précarité financière personnelle grandissante qui frappe près de la moitié des travailleurs indépendants et des dirigeants de petites entreprises françaises. C’est à juste titre que le gouvernement considère la question du pouvoir d’achat des Français comme prioritaire. Cette question est bien celle des Français et plus seulement des salariés. Ce qui signifie que ceux qui créent des entreprises, qui recrutent, qui participent largement à la richesse de ce pays sont impactés, entravés, parfois laminés. Les premières propositions visant à alléger de 48 euros/mois les charges du dirigeant, déjà évoquées à la fin du premier quinquennat, doivent être reconsidérées. Inviter chacun à devenir un entrepreneur se heurte à la véritable question que pose la période : hors salariat, peut-on encore vivre de son travail ? C’est pourquoi le SDI formule des propositions complémentaires, en responsabilité, dont la majeure partie ne grève pas le budget de l’État.»
Que nous apprend l’enquête du SDI ?
Trois éléments ressortent de l’enquête. Tous sont porteurs d’un bilan négatif pour les indépendants et les chefs de petites structures.
Près de la moitié d’entre eux (44%° travaillent en moyenne 50 heures par semaine pour un salaire inférieur au SMIC ;
Une baisse de pouvoir d’achat qui est est sur une tendance croissante depuis le début de l’année 2022, année où les dirigeants et indépendants sont de plus en plus nombreux à baisser leur rémunération. Cette dernière était déjà faible, pour s’acquitter des dépenses liées au fonctionnement de l’entreprise et payer les salaires des salariés.
Au premier trimestre, 53% d’entre eux constatent une baisse de pouvoir d’achat comprise entre 10% et 30%.
Ils amortissent en partie les hausses tarifaires imposées par les fournisseurs sur leurs marges, et donc, in fine, sur leurs rémunérations ;
Le début du remboursement des dettes contractées pour faire face au Covid (61 milliards d'euros de dettes accumulées sur les deux dernières années via le PGE et le report de charges Urssaf) : ces échéances interviennent à un moment qui n’est pas propice à la santé financière de ces entrepreneurs qui était déjà fragilisée.
Alors, face à ces difficultés, quelles solutions qui peuvent être mises en œuvre ? À l’issue de cette enquête, le SDI met en avant des propositions :
→ Le gel de l’indice des loyers commerciaux ;
→ La suppression de la répercussion sur le locataire commercial du paiement de la taxe foncière due par le bailleur ;
→ L’allongement de droit de la durée de remboursement du PGE d’au moins deux années ;
→ L’étalement du paiement des charges personnelles URSSAF 2021 des dirigeants sur 12 à 36 mois ;
→ Enfin, l’extension aux TPE du bouclier tarifaire énergétique.
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