Reprise réussie

Anthony Honoré : quand sonne l'heure de diriger…

Le 01/07/2024
par Propos recueillis par Julie Clessienne
Par le biais de contrats signés annuellement avec des mairies, la Société Honoré, installée à Saint-Germain-les-Vergnes (19), maintient en état les clochers de 650 églises. De Bordeaux à Clermont-Ferrand, de Bourges à Albi, le campaniste Anthony Honoré, qui a pris les rênes après avoir été salarié, assure la cadence.
Partager :

Retracez-nous l’histoire de cette entreprise…

Le fondateur, M. Cessac, initialement salarié dans une entreprise d’électricité générale, s’est lancé à son compte, en tant que campaniste, à la fin des années 1960, au moment où les cloches des églises ont été électrifiées. Il est parti de rien mais il y avait un marché à prendre. Son fils Christian a repris l’affaire après son décès.

Deux compétences y sont complémentaires : l’électricité (remplacement d’un moteur défectueux ou d’un tableau de commandes, mise en conformité…) et la mécanique : réparation des moutons (qui soutiennent la cloche), des chaînes et ressorts, usinage de battants (pièces en métal qui frappent l’intérieur d’une cloche).

À quel moment intégrez-vous l’entreprise ?

Après onze ans en maintenance industrielle, j’ai découvert le métier de campaniste par le biais de mon beau-père, tourneur-fraiseur à qui Christian Cessac sous-traitait à l’époque la fabrication des battants.

Grâce à mon expérience et à mes connaissances (mécanique, électricité ou encore tournage-fraisage), je me suis lancé à ses côtés et il m’a enseigné toute la partie relative aux cloches et cadrans.

Dès 2018, il a préparé son départ en retraite. J’ai naturellement envisagé la reprise.

Cela a donc été bien anticipé ?

Oui, mais non sans difficulté ! Nous avions opté pour une cessation d’activité de son côté et une reprise du fonds de commerce du mien. Une solution qui me permettait de ne pas devenir responsable du passif de l’entreprise (quand bien même nous étions en totale confiance) et de reprendre uniquement le fichier clients et le parc machines. Simple sur le papier.

Avec cette option, Christian devait à un moment me licencier et moi lancer parallèlement la création d’une nouvelle activité auprès du tribunal de commerce.

Malgré le soutien de notre comptable et d’un avocat dans nos démarches, je me suis retrouvé pendant 1,5 mois sur la touche, sans possibilité de travailler jusqu’à l’officialisation de la vente car mon inscription au répertoire des métiers a traîné.

Tout a fini par rentrer dans l’ordre fin 2019. Aujourd’hui, je suis ravi de l’équilibre que j’ai réussi à trouver ainsi entre vies professionnelle et privée.

Sans démarcher depuis la reprise – par manque de temps et d’envie de grossir trop vite –, j’ai récupéré une quinzaine de clients l’année dernière, uniquement grâce au bouche-à-oreille.

Plus d'infos

Savoir s’entourer

"La satisfaction client vient gratifier directement mon travail mais, a contrario, il faut assumer seul en cas de difficultés. Je cherchais quelqu’un d’expérimenté pour m’épauler mais il n’existe pas de formation de campaniste. J’avais rencontré Aubin, stagiaire dans mon entreprise précédente, devenu alternant en BTS Maintenance. Nous voyons la plupart de nos clients dix minutes par an : la qualité de nos contacts et de nos prestations doit être irréprochable ; j’ai donc misé sur son profil – poli, ponctuel et courtois –, sur son bagage, et l’ai formé aux particularités du métier. J’ai pu l’embaucher en CDI en 2022."

Partager :