Payote: ils mettent la France à vos pieds
L’objet exposé ? Une paire d’espadrilles du modèle « Océan ». Lancée en 2019, cette gamme est conçue à partir de tissu en plastique recyclé récolté dans la Méditerranée. Entièrement fabriquée en France (dans un des ateliers de confection de Mauléon, capitale mondiale de l’espadrille, vieux de 150 ans et comptant 14 personnes), cette espadrille recyclée perpétue le savoir-faire français, soutient l'emploi local et participe à la dépollution de nos mers. La toile de sublimation utilisée, qui permet de varier les motifs à l’infini, est teinte avec une encre végétale, puis collée sur une toile de polyester recyclée. On a décidé de collaborer avec Seaquel, une entreprise espagnole qui s'est donné pour mission de dépolluer les mers et océans en ramassant le plastique accumulé dans ces derniers. Ce plastique est par la suite envoyé dans des usines spécialisées qui le transforment en billes de PET puis en fil de haute qualité, qui garantit des tissus d'une plus grande durabilité que les tissus classiques.
Ça fait quoi d’être exposé à l’Élysée ? C’est un moment très important pour la valorisation de notre marque, de notre entreprise mais également pour notre savoir-faire, unique en France, et notre beau territoire ! Et cette soirée aux côtés d'autres fabricants talentueux… : quel honneur, quelle fierté et quel espoir en l'avenir. La prise de conscience de la défense du ‘Fabriqué en France’ doit être collective tant pour les consommateurs que nous visons que pour les professionnels que nous sommes !
Être artisan aujourd’hui ? Je me sens artisan dans son aspect "création". M’enfermer dans mon petit labo, dessiner des modèles, faire des tests, étudier et intégrer de nouvelles matières… C’est passionnant ! J’aime cette idée de pouvoir casser les codes, l’image un peu désuète de cet objet et, pourquoi pas, créer l’espadrille 3.0.
Vos projets en 2020 ? En ce moment, nous travaillons sur la seconde vie des espadrilles grâce à l’économie circulaire. Nos clients nous renvoient leurs modèles usés contre une réduction sur leur prochain achat. Un Esat voisin s’occupe de les « décortiquer ». La toile et le jute seront transformés en matériaux d’isolation pour le bâtiment ; le caoutchouc en revêtement de sol… Nous souhaitons également nous restructurer (pôles marketing et logistique…) et monter un deuxième atelier de confection à Perpignan, pour faire face aux demandes de plus en plus nombreuses, qui viennent du monde entier. Nous avons vendu 150 000 paires en trois ans, et nous ne comptons pas nous arrêter là !
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