Art et Technique du Bois : redonner vie au passé pour les générations futures
En quoi consiste votre politique de transmission des savoir-faire ?
Nous exerçons des métiers de niche. Il n’existe ni école ni formation pour apprendre nos techniques. Nous transmettons alors notre savoir-faire aux apprentis, aux Compagnons, directement sur le terrain.
Chaque personne en formation est suivie par un tuteur et nous mettons un point d’honneur à ce que les binômes s’entendent bien.
Comment choisissez-vous les profils que vous allez former ?
Le côté humain est la qualité que nous privilégions : si la personne va s’intégrer, si elle aime travailler en équipe, si elle est motivée…
La technique passe au second plan, car nous sommes là pour la leur transmettre et leur donner les clés pour acquérir ces savoir-faire uniques.
"Même si une expérience avec un apprenti n’a pas été concluante, j’encourage les entreprises à persévérer pour former ces jeunes qui sont l’avenir de nos métiers."
Rencontrez-vous des difficultés de recrutement ?
Oui, même si la menuiserie est un peu moins impactée. Aujourd’hui, on constate que de plus en plus de personnes en reconversion se tournent vers nos métiers, notamment les trentenaires. C’est très agréable de travailler avec ces profils, car ils ont déjà une maturité et une expérience professionnelles, ils s’intègrent vite.
C’est un travail tout à fait différent de ce que l’on fait avec les jeunes de 15 ans. Et cela participe à la diversité de notre équipe !
Vous travaillez sur des chantiers prestigieux. Y intégrez-vous des apprentis ?
Bien sûr ! Nous avons un tout jeune apprenti en menuiserie que nous avons accueilli il y a deux ans qui travaille avec son tuteur sur Notre-Dame-de-Paris.
Il va d’ailleurs devenir un coopérateur de notre Scop prochainement. Ce sont des chantiers gratifiants pour eux ; ils sont fiers d’en parler et ce sont souvent de belles étapes dans leurs parcours.
Vous participez notamment au SIPC*. Ce sont des rendez-vous importants ?
Oui, car, au-delà des relations que nous tissons avec les fournisseurs ou avec les autres entreprises, ces Salons nous permettent de rencontrer des jeunes, de susciter des vocations, d’échanger avec des étudiants en école d’architecture…
* Salon international du patrimoine culturel, habituellement en octobre, au Carrousel du Louvre à Paris
Fédérer les jeunes
Art et Technique du bois est une société coopérative et participative (Scop), autogérée par une trentaine de salariés dont 20 coopérateurs. "Au départ à la retraite de son fondateur, il n’y avait pas de repreneur. Les salariés ont donc décidé d’investir, ensemble, pour continuer l’activité", relate Christophe Mozin, le président actuel de la Scop ATB à Saint-Brice-Courcelles (51). S’ils ne peuvent pas directement entrer dans le capital, l’objectif pour Art et Technique du Bois est de fédérer les nouveaux arrivants et de les inciter à devenir coopérateurs dès que possible. "Et les opportunités seront nombreuses puisque ATB s’agrandit en reprenant l’entreprise de couverture Gourdon sous forme de Scop fille avec les salariés présents dans cette SARL."
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